Etangs et bord de mer
Gravelots, bécasseaux variables et cormorans, mouettes et goélands, laisses de mer, végétaux du bord de mer sont des exemples d’adaptation aux conditions dysgénésiques du réchauffement (sécheresse, embruns, vent…)
Sombre réputation des cormorans, espèce en voie de disparition, aujourd’hui protégée !
On les découvre sur le haut de plage, les ailes étendues face au vent, étirées en croix pour les sécher ou pour les égoutter, agitées de bruyants applaudissements !
Dans ces attitudes caractéristiques qui signent leur uniforme, on les trouve encore posés en groupes sur l’eau ou en grappes dans les arbres. Les branches qu’ils fleurissent sont leur dortoir. Ces oiseaux, noirs comme la nuit, y cancanent de concert avant de s’endormir.
L’Etang de la Claire Eau
en héberge plus de deux mille chaque hiver. Ils cohabitent avec les mouettes et goélands du plan de l’eau, encore avec les nuées d’étourneaux qui partagent leur espace aérien.
Plongeurs, ils sont bien équipés pour la pêche sous l’eau mais l’absence de glande uropygienne les condamne, à vie, à s’exhiber ainsi. Le spectacle ne s’arrête pas là !
Le déplacement en V, simple ou double, donne de l’envergure à leur migration; pourtant, le cormoran ou « corbeau marin », palmipède tout de noir vêtu, véhicule aussi une sombre réputation.
L’espèce, hier en voie de disparition puis protégée, serait maintenant trop représentée ! Les pêcheurs convoitent le même poisson que ces volatils ! Une lapidaire lapalissade répond ainsi à leurs doléances : S’il y a des cormorans c’est qu’il y a du poisson !
Gravelots, mouettes et goélands
Sur la plage, mouettes et goélands immobiles, se reposent en guettant une nourriture délivrée par la marée tandis que les gravelots aux frêles pattes, s’activent en cohortes disciplinées en épousant le mouvement des vagues et bientôt s’envolent en un nuage blanc. Parfois en bord de mer, une foule de traces de sangliers dérangés par la chasse, montre la richesse naturelle et sauvage de nos espaces boisés qui jouxtent l’espace dunaire.
Laisses de mer, trait d’union entre la mer et la terre
Les laisses de mer sont une « richesse » abandonnée par la marée, un agglomérat d’algues, d’œufs de poissons (raies et roussettes), d’os de seiche, de coquillages variés, de bois flotté et aussi d’objets imputrescibles témoin d’une pollution internationale anonyme... Pourtant les oiseaux y nidifient, d’autres s’en nourrissent comme les bécasseaux. Riches en protéines, silice (80 :100 des roches de l’écorçe terrestre), calcium (1,2/100, il faut 1000 ans pour former 2cm de craie)… les laisses de mer sont le trait d’union entre la mer et la terre : leur ramassage systématique comme pour « nettoyer » est une erreur… !
Crédits
Photos de Philippe GOMEZ
Texte : Hubert Demagny