Chevalier Sansot
Joseph SANSOT nait le 23 juin 1776 à LOUBEDAT dans le Gers. Soldat dès 1793, à 17 ans, il fait toutes les guerres de la Révolution dans les différentes armées de la République jusqu’à l’An IX (1801). Militaire valeureux et auteur d’actes de bravoure il est sous-lieutenant cette même année.
Affecté ensuite dans les chasseurs à cheval de la Garde des Consuls (An XI, 1803), il est lieutenant en second au régiment de chasseurs à cheval de la Garde Impériale (An XIII, 1805 )
Membre de la Légion d’honneur, il est à ce titre « Chevalier », premier niveau de la noblesse d’Empire.
Il participe au Camp de Boulogne au terme duquel, le 29 août 1805, Napoléon le fit épouser à Isques une riche héritière de 19 ans Marie Jeanne Arthémise SAUVAGE de COMBEAUVILLE. Napoléon signe le contrat de mariage !. Le même jour la Grande Armée quitte Boulogne-sur-Mer pour affronter la coalition Austro-Russe !
Le Lieutenant SANSOT a une brillante conduite lors de la bataille d’Austerlitz le 2 décembre 1805, bataille où son régiment de Chasseurs à cheval de la Garde se distingue : il est promu lieutenant en premier. Il termine la campagne de Prusse (1806) puis quitte le service actif en raison de problèmes de santé.
Fin 1806, Napoléon le nomme Inspecteur des Eaux et Forêts pour le récompenser. Le 1er janvier 1807, il prend ses fonctions à Boulogne sur Mer, pays de son épouse et région dans laquelle il possède maintenant des terres. Il est membre du collège électoral de l’Arrondissement de Boulogne.
Joseph SANSOT ne s’inscrit pas dans le régime de la Restauration sous Louis XVIII et Charles X.
En 1823 la famille SANSOT concède les propriétés qu’elle possède autour du Mont St Frieux à Monsieur LEROY MABILLE pour le boisement des dunes. « La famille Leroy Mabille multiplie les essais de sylviculture pour boiser les dunes, favorisant la diversité en introduisant de nombreuses essences par plusieurs procédés : boutures de peuplier du Canada (1820-1830), graines de bouleaux et de frênes (1820-1850), plantations de pins en motte, etc. Les pins maritimes résistant mieux au vent venant de la mer sont mêlés aux feuillus. »
En 1830, Joseph SANSOT se rallie à LOUIS-PHILIPPE. Il est chargé par La Fayette d’organiser La Garde Nationale du royaume. Il prend le commandement des Gardes Nationaux de Boulogne-sur-Mer : « La révolution de 1830 se déroulera sans incident à Boulogne-sur-Mer grâce au nouveau maire Alexandre Adam et à la détermination de la Garde Nationale réorganisée par le colonel SANSOT, ancien officier de la Garde Impériale » ( Alain Lottin in Histoire de Boulogne-sur-Mer).
Le 6 août 1840, le colonel SANSOT intervient avec sa Garde Nationale pour contrer le débarquement du Prince LOUIS-NAPOLEON BONAPARTE qui, parti d’Angleterre avec une cinquantaine de partisans a accosté entre Wimereux et Ambleteuse sur le site de la Pointe-aux-Oies.
Lieu du débarquement.
Bonaparte et sa troupe
« je suis descendu alors au poste de la Ville, autour duquel se sont successivement ralliés les gardes nationaux appelés par le rappel et par les interpellations que je leur ai adressées en parcourant les rues principales. Bientôt la réunion devint assez nombreuse pour qu'il fût possible de songer à les (Bonaparte et sa troupe) poursuivre et, me plaçant à la tête de la garde nationale, commandée par son colonel M. SANSOT et d'un détachement de vingt hommes de ligne, je marchai sur la Colonne…
…après m'être entendu avec le colonel de la garde nationale pour les traquer sur le point où ils étaient débarqués, je suis rentré en ville avec ce drapeau… » (rapport du sous-préfet de Boulogne au Ministre de l’Intérieur).
Le roi LOUIS-PHILIPPE se rendra à Boulogne le 20 août pour féliciter et remettre des récompenses « à ses fidèles Boulonnais » et « héros du 6 août ». Le colonel SANSOT est fait commandeur de la Légion d’honneur.(Mémoire de la Société Académique de l’Arrondissement de Boulogne - Gallica BNF p.290).
« Le Sieur Joseph SANSOT ex lieutenant des Chasseurs à cheval de la Garde Impériale, Inspecteur de Eaux et Forêts en retraite, Commandeur de la Légion d’Honneur, ancien Colonel de la Garde Nationale de Boulogne… »(acte de décès) meurt à Boulogne, en son domicile 19, rue du Bras-d’Or, le 12 janvier 1853 soit quelques 13 mois après l’instauration du Second Empire par celui qu’il avait contribué à arrêter un beau matin de 1840…
Il est enterré aux côtés de sa femme au cimetière de l’Est à Boulogne sur mer.
Au Château-Musée de Boulogne, la bague de diamants que lui a offerte NAPOLEON en 1810, en remerciement de ses loyaux services et de sa fidélité, est exposée à côté du chapeau de l’Empereur…une dune et une avenue complètent le souvenir de cet homme au destin exceptionnel.
Sur ce cliché représentant le colonel SANSOT…on peut observer qu’il porte la cravate de commandeur de la Légion d’honneur, de même ostensiblement, à l’auriculaire gauche, la bague offerte par l’empereur (Michel Parenty)
Crédits
Sources illustrations :
1 Portrait de Joseph SANSOT – archives photographiques de Michel PARENTY
2 Officier de chasseurs à cheval de la Garde Impériale
3 Signature de NAPOLEON au contrat de mariage de Joseph SANSOT et A. SAUVAGE de COMBEAUVILLE
4 Site de la Pointe-aux-Oies
5 Débarquement de LOUIS-NAPOLEON BONAPARTE 1840
6 Portrait de Joseph SANSOT avec bague archives photographiques de Michel PARENTY