La Réale
Bien peu de promeneurs connaissent les origines de cette magnifique sculpture érigée place de Bournonville à l’entrée de l’avenue Winston Churchill.
L’Agence du Domaine, qui a développé la station était alors un important promoteur immobilier. Via la Socam, elle a conçu et porté de nombreux projets de construction de résidences en front de mer dont celui dénommé « La Réale », à 300 mètres de cette sculpture. Le promoteur est à l’initiative de cette stèle navale qui affronte vaillamment toutes les intempéries depuis plus de quarante ans.
Cette oeuvre de 1975, réalisée en laiton, a été commandée au sculpteur Guy Lartigue, né en 1927, connu pour ses fontaines monumentales en métal ou en granit. Il est le neveu du célèbre photographe Jacques Henri Lartigue.
Elle représente la galère royale « la Réale » construite en 1694, destinée à transporter le roi Louis XIV, les princes et l’amiral de France. La Réale était le navire amiral, le plus grand, le plus décoré du corps des galères qui fut dissous en 1748.
Ses caractéristiques étaient impressionnantes : Elle mesurait 57 mètres, pesait 280 tonnes et était armée de 5 canons.
Elle naviguait à la voile et à la force des muscles de près de 400 rameurs soit des condamnés de droit commun ou des enrôlés de force.
Cette galère emportait aussi environ 150 militaires dont une vingtaine d’officiers et leurs valets.
550 personnes pouvaient ainsi naviguer dans le cadre d’une autonomie d’un peu plus d’une semaine ! Nous avons quelques difficultés à imaginer les conditions de vie de ces différentes populations dans un volume aussi retreint, fut-il royal ! C’est un navire de guerre qui affronte les conditions météorologiques et les batailles navales. Nous pouvons ainsi comprendre l’origine de l’expression « c’est galère ».
Mais nous sommes à Hardelot, l’époque des galères est révolue, les pratiques de la voile et des rames sont devenues paisibles.
Crédits
« La Réale » retournant au port, (vers 1694), Musée national de la Marine